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BIOGRAPHIE

Célina GRIMARDIA est née et vit à Paris. Après des études d’arts graphiques, elle a travaillé comme dessinatrice et infographiste. Ces 2 modes d’expression guident aujourd’hui encore son parcours. Ils lui ont donné accès à de nombreux univers, affûtant son imagination fertile.

Elle a ainsi participé, en tant que peintre et assistante-sculpteur, à la réalisation de décors pour des scènes parisiennes : au Théâtre Marigny (La Dame de chez Maxim’s, Le Misanthrope), au Palais Omnisports de Paris-Bercy (Sirella {spectacle aquatique de Muriel Hermine}, Faust), au Palais des Congrès (La Mort Subite de Maurice Béjart), à Disneyland Paris.

Et en tant qu’infographiste elle est intervenue dans le monde de l’édition, de la mode, de la décoration d’intérieur, de l'industrie pétrolière ou de l’automobile.

Au-delà de cette expérience large, elle est curieuse de technologies innovantes et n’hésite pas à approcher matériaux ou supports nouveaux pour les mêler à des techniques classiques.


Ses dessins les plus récents, à l’encre et crayon, très parcimonieusement rehaussés de couleur, évoquent un univers étrange et onirique. Le trait est particulièrement fin. Les compositions, précises et méticuleuses, font référence à la nature, vue au travers du prisme du surréalisme ou des chimères qui peuplent les récits enfantins. Le souci presque maniaque du détail ne nuit jamais à la vision d’ensemble mais contribue à peupler avec fantaisie et légèreté l’histoire que l’œuvre peut inspirer.

DÉMARCHE ARTISTIQUE

Je ne cherche pas à définir mon travail par un style car ma démarche est d'explorer… une idée, un désir profond tout en expérimentant des techniques ancestrales autant que modernes, approcher des matériaux nouveaux pour mélanger les genres, mixer les médiums, les supports comme pour unir le passé au présent, l'inconscient au conscient, le visible à l’invisible.

Pour créer un lien, une passerelle entre plusieurs univers, à la recherche du partage entre ce qui m'anime et m'échappe.
 C’est un ensemble de dualités et de paradoxes.

Je souhaite inviter le spectateur à se perdre dans les méandres et circonvolutions du trait, tel dans un labyrinthe, comme une invitation au voyage et au songe, sur les choses de la vie et leur étrangeté en lui laissant libre-court de se réapproprier les éléments et de se réinventer une histoire.
Mon intention est de laisser la porte entrouverte. Suggérer, déclencher… la pensée, le souvenir, l'imagination.


Sans doute influencée par les rébus de mon enfance, la bande dessinée et le dessin animé, les gravures du 15 et 16ème siècle, j’apprécie la pureté du trait noir, franc ou sinueux qui cerne, délimite, rassemble.

 

TEXTE de Jean-Henri MAISONNEUVE
" Du trait au dépassement de soi.

Les plus grands artistes, les plus accomplis, sont les faiseurs d’univers. Ceux pour qui créer n’est pas un acte vain, une inepte lubie. Ceux qui savent nous emporter avec eux. La création artistique de Célina Grimardia s’inscrit dans cette « logique » (si user de ce terme ici ne rentre pas en conflit sémantiquement parlant avec les ressorts mêmes de toute création) en proposant un monde insolite, unique et personnel.

Toutefois, une première approche visuelle de ses œuvres montre qu’elle tend à puiser dans le monde réel ces matériaux de départ : ses dessins représentent, en effet, figurent des éléments connus ou reconnaissables : l’œil saisit un animal, un arbre, reconnaît un détail de civilisation humaine ou une présence… Les formes et les textures peuvent nous sembler familières.



Ce serait trop simple. Son observation attentive de la nature, de l’environnement, s’attache à ses aspects fantasques, fantaisistes voire fantastiques, qui nourrissent son imaginaire ; et elle laisse la cohérence naître de l’inconscience du trait…
Un trait et un inconscient nourris de l’enfance, des mythes et symboles de tous ordres, de toutes traditions : le bestiaire en témoigne (loups, poissons, oiseaux…) et les formes végétales délirantes (les branches se métamorphosent et deviennent plumage !), foisonnantes, évoquent autant les jungles primitives que les ronces ou maillages inextricables d’un conte fabuleux. Les réseaux de lignes (de lianes ou de tentacules, de filaments ou de flagelles) se lisent aisément comme une sorte d’osmose  entre les différents règnes. A moins qu’ils ne figurent métaphoriquement les enchevêtrements complexes de nos méandres mémoriels et le fonctionnement de nos souvenirs, par analogies…



C’est un monde né d’un imaginaire fertile, dont on peut supposer qu’il est bien inscrit dans une connaissance solide de l’histoire de l’art : les mondes fascinants de Bosch ou Bruegel, les graveurs allemands (Dürer, Baldung Grien, Cranach). Peut-être aussi la naïveté de certaines expressions primitives voire brutes, ou ailleurs celle du douanier Rousseau, l’onirisme de Verlinde,…


La minutie quasi obsessionnelle et l’importance du détail, cette envie de nous perdre dans des jeux labyrinthiques pourraient renvoyer à M.C. Escher, d’autant que les touches de couleurs se font discrètes le plus souvent ; la présence timide de vestiges de civilisation humaine parsemés comme des traces archéologiques justifierait l’évocation de Roland Cat ou J.P. Ugarte… 
Les dessins de Célina Grimardia pourraient être tout cela à la fois, tout en s’en affranchissant, étant bien autre chose.



Son art refonde le monde et l’on pourrait croire feuilleter un grimoire ludique d’alchimie moderne ou d’illustrations ésotériques ; les principes se rencontrent, ne sont plus opposés ; c’est la grande réconciliation des contraires et le retour à l’âge d’or, au monde pré-adamique.

La force d’un artiste réside dans cette aptitude à ouvrir des portes sans savoir ce qui se trouve derrière. Son talent tient dans le fait que ce qui est révélé le dépasse amplement. J’ai le sentiment qu’ici nous sommes dans ce cas. "

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